Qu'est-ce que l'adolescence ?
L’adolescence est une période importante de la vie d’un être humain. C’est un moment de grands bouleversements corporels, hormonaux, psychiques et même neurologiques. Le corps d’enfant passe à un corps d’adulte, et ce passage se fait parfois difficilement. La transition n’est pas toujours synonyme de souffrance chez les jeunes. Mais lorsque c’est le cas, un suivi psychologique peut être mis en place. Cette période peut aussi être source de l’émergence de nouveaux intérêts.
La crise d'adolescence
Tout d’abord le terme de crise ne signifie pas que la transition va être douloureuse, mais seulement qu’elle n’est pas linéaire. L’adolescent va perdre ses repères de l’enfance pour plonger dans un nouvel environnement, ce qui peut être effrayant et violent. La crise d’adolescence est souvent redoutée par les parents, mais elle ne concerne pas la majorité des ados !
Le côté anxiogène de cette période réside dans les comportements à risque (fugue, alcool, drogue, troubles du comportement alimentaire…) et la recherche de limites. Il devient difficile de garder un cadre contenant pour cet enfant qui grandi.
Concrètement qu'est-ce qu'il se passe pendant la crise d'ado ?
L’adolescent va alors « régresser », pour chercher le sentiment de sécurité de l’enfance. Cela va se traduire par des comportements d’opposition, un rapport au corps difficile, une grande pudeur vis-à-vis du parent du sexe opposé ou une rivalité avec le parent du même sexe.
Ce rapport aux parents leur permet également de s’en détacher, de se différencier au sein de la famille. Les relations peuvent alors changer, évoluer, ce qui peut paraitre effrayant aussi pour un parent. Des tensions peuvent apparaitre et venir perturber l’équilibre familial.
L’adolescent va devoir s’habituer à un nouveau corps, qui va alors prendre une place importante. Il va le surinvestir pour mieux l’apprivoiser. Cela peut passer par des heures dans la salle de bain, devant le miroir, mais également par des attitudes plus destructrices (scarification, TCA…).
Les garçons et les filles ne vont pas être égaux dans ce passage à l’âge adulte. En effet, les données statistiques montrent que les garçons vont avoir tendance à rejeter leur agressivité sur l’extérieur (fugue, bagarre, sécher les cours, consommation de drogues). Tandis que les filles vont la retourner contre elle-même, et notamment contre leur corps (anorexie, boulimie, automutilation).
L'influence de la crise sanitaire
L’influence du COVID et des périodes de confinement ont également joué un rôle dans la dégradation de la santé mentale des jeunes en France actuellement. Il y a une majoration des troubles de l’anxiété, des troubles du comportement alimentaires et de la dépression. Cette augmentation ne concerne pas que le nombre de jeunes atteints, mais également l’âge. Les jeunes vont mal de plus en plus tôt dans leur développement. Cela rend nécessaire l’information des professionnels autour d’eux mais également la vigilance des parents et des proches.
L'importance des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux font partie du quotidien des adolescents. Il est important de comprendre leurs rôles et leur importance dans leurs relations sociales afin d’en déceler les potentielles dérives.
Les plateformes de messagerie instantanée comme Discord permettent aux adolescents de se réunir et de se rencontrer autour d’un sujet, d’une émission télé, un film. Les applications telles que Snapchat ou même Instagram permettent d’envoyer des photos, de partager des images, un moment de vie.
Ces partages permettent aussi aux jeunes de pouvoir s’identifier à d’autres, à des individus extérieurs à la famille, ce qui est important pour leur développement et pour l’affirmation d’eux-mêmes.
Même si les réseaux sociaux permettent de rester en contact avec des amis, de la famille ou faire des rencontres, ils restent néanmoins un danger pour la santé mentale des ados. En effet, ils sont sans cesse devant des corps parfaits véhiculés par des stars de la télé-réalité ou des influenceurs. Ce qui peu susciter des complexes voire des troubles du comportement alimentaire.
Ce sont pour ces raisons, que plutôt que d’interdire formellement l’utilisation des réseaux sociaux, le parent peut tenter de comprendre l’importance de son utilisation pour son ado et l’accompagner dans celle-ci. La vigilance et la surveillance sont bien entendues importantes.
Repérage de la souffrance chez l'adolescent
Il y a quelques signes qui permettent de repérer lorsqu’un adolescent ne pas bien. Cela permet de l’orienter vers un psychologue afin de l’aider dans cette période.
- Troubles du sommeils importants
- Tristesse, perte d’envie pour les activités autrefois appréciées
- Faible estime de soi, perte de confiance en soi
- Troubles de l’alimentation (associés ou non à une prise de poids ou perte de poids rapide)
- Modification du comportement : repli, agressivité, fugue, irritabilité
- Comportements à risque : alcoolisation excessive, drogues, sexualisation à risque
- Anxiété importante : TOC, crise d’angoisse, phobie scolaire, phobie sociale…
Ces signes deviennent inquiétants lorsqu’ils durent plus de quelques semaines, et que l’isolement ou les conflits s’accentuent. Ils sont à prendre à compte quand les comportements perturbent le quotidien de l’adolescent. Par exemple lorsque les résultats scolaires vont chuter et/ou que l’absentéisme est de plus en plus important.
Le rôle de la psychothérapie auprès des adolescents
Tout d’abord, il peut être nécessaire faire une évaluation de la situation. Dans ma pratique, j’effectue environ 3 RDV avec l’ado pour faire connaissance et comprendre quels sont ses besoins. Il est important qu’il puisse y trouver du sens afin d’investir les séances.
Par la suite, il est recommandé soit un suivi individuel, soit des consultations familiales, ou bien des consultations avec l’un des parents. Les trois possibilités peuvent se mixer. Le but étant de trouver des solutions et un accompagnement adapté.
Lors d’un suivi, tout peut être abordé, il n’y a aucun sujet tabou dans mon cabinet. Il faut que l’adolescent se sente à l’aise afin de pouvoir être accompagné dans sa quête identitaire. Cela passe par des questionnements autour de son corps, son fonctionnement, sa sexualité, ses besoins et ses envies.
Toutes les consultations sont tenues au secret professionnel, qui ne peut être levé que si l’adolescent est en danger.